Tristan TZARA
(Samuel Rosenstock, dit)
écrivain, poète et essayiste français d’origine roumaine
MoineÈ™ti (Roumanie) 16 avril 1896 - Paris 24 décembre 1963
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Les nuages contrebandiers
La chevelure abondante de l’imagination lui tourne magnifiquement a tête, sous le poids et la menace, des pensées en tours de cartes. La chance est ingénieuse, la cuiller tourne infatigablement dans la tasse. Portemanteau de l’Évangile et sa tête minuscule laisse pousser la barbe en ferments de crocodiles oubliés : la mémoire.
Les tourelles les tourelles et leurs dispositions calcaires.
L’herbe des yeux de pluie.
S’ouvrant trop souvent, cor et tambour, aux crises d’inconnu. Le train qui part porte des bas de soie, mais les filigranes des échafaudages. Avant avant est disponible aux combinaisons de la mémoire. Coupant transversalement le deuil des lèvres, il. Le prochain arrêt est un joli mariage. Le ménage a tamponné l’amour l’amour a déraillé facilement, voilà.
L’âme est nécessaire, l’accent de la tête, quand l’opinion imperméable joue au succès des nations. Infatigable et ayant caressé les plantations sinueuses de la paume de sa main. " Je ne sais pas lire je ne sais pas écrire je ne sais pas penser. Sur la chaise l’œil de raie. Je ne sais pas faire l’amour je ne sais pas respirer. Mais je je. Je sais je. Quant au roucoulement crispé de ta nervosité verbale. Je ne sais pas dire la vérité. Je ne sais pas digérer. Désirable tu es sans peur, chemise de ta vue, myopie fraîche et décousue en surfin. Danse sur les gradins. Je ne sais pas danser sur les gradins. Je ne sais pas grandeur. Projetés dans l’ombre du visage, nous jetons de l’ombre aux oiseaux. " Qui ne deviendrait pas fou en mangeant de l’ombre d’oiseaux ?
in L’antitête - XXVIII