La tectonique des nuages
opéra-jazz
de Laurent CUGNY
librement adapté de Cloud tectonics de José Rivera
traduction française d’Isabelle Famchon (Editions Théâtrales)
Note d’intention du compositeur
"Le désir d’un tel projet est d’abord venu d’une prédilection pour la vocalité et la chanson – tous deux essentiels dans l’histoire du jazz – et de la curiosité pour un objet rare : l’opéra - jazz. Le genre opéra, le plus codé et le plus chargé d’histoire qui soit, a de tout temps été regardé avec un certain éloignement par les musiciens du jazz. Il m’a pourtant toujours semblé, non seulement qu’il n’y avait pas d’incompatibilité de principe, mais aussi que le ressort dramatique ne pouvait qu’être synonyme de richesse si on savait construire le bon objet.
Restait à savoir avec qui se lancer dans une telle entreprise. La première fois que j’ai entendu David Linx, j’ai immédiatement su que je tenais l’acteur principal. Il est pour moi (et pour de nombreux autres) le chanteur de jazz actuel. La deuxième rencontre décisive fut celle avec François Rancillac, dont les mises en scène de George Dandin et de son adaptation en opéra de poche de Bastien, Bastienne m’ont convaincu qu’il était l’homme de la situation (et je n’avais pas encore eu l’éblouissement du Pays lointain). Il nous restait à trouver l’argument. Nous étions d’accord sur une chose : le texte de départ ne devait pas être en relation directe avec le jazz et son histoire. Pas de drame d’esclaves dans une plantation, ni de boîte de jazz enfumée et de musicien désespéré. Nous avons considéré ensemble de nombreux textes, jusqu’à ce que François me suggère ce Tectonique des nuages de José Rivera, sur lequel nous devions tomber d’accord qu’il était le bon point de départ.
La représentation alternera toutes les combinaisons possibles entre les acteurs-chanteurs et l’orchestre dans la fosse. Des airs seront chantés par les différents personnages, certaines scènes seront jouées sans musique et d’autres avec. L’orchestre pourra aussi jouer au pied d’une scène vide, lors de l’ouverture notamment.
Cette musique se rattachera au jazz, mais pas dans ses formes idiomatiques les plus connues. Certains passages seront dévolus à des improvisations de solistes de l’orchestre. Il sera en outre fait référence, en relation avec les origines hispaniques des trois personnages, à des musiques latines de l’entre-deux-guerres.
L’orchestre – très peu sonorisé – comptera dix musiciens : trompette, cor, trombone, saxophone/flûte/clarinette, hautbois/saxophone/clarinette, accordéon, piano, guitare acoustique, contrebasse, percussions. Toutes les combinaisons orchestrales – du solo au tutti – seront sollicitées."
in Dossier de presse