Edmond ARNOULD
professeur à la Faculté des Lettres de Paris et poète français
Dieuze 13 mars 1811 - Paris 1er février 1861
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Laisse fuir dans les airs les nuages mouvants
Laisse fuir dans les airs les nuages mouvants,
Laisse les eaux courir et tomber l'avalanche,
Laisse aussi murmurer la haine qui s'épanche,
Aveugle en son instinct comme l'onde et les vents.
Pour oublier ce mal, triste lot des vivants,
Ecoute la chanson de l'oiseau dans la branche,
Interroge la source où le chevreuil se penche,
L'azur profond des nuits et les soleils levants.
Fais mieux : recueille en toi, de tes main enlacées,
La fleur des sentiments et la fleur des pensées ;
Tourne-les en priant vers l'éternel espoir,
Et tu verras bientôt l'ardente calomnie
S'effacer à tes yeux, impuissante et ternie,
Comme un feu qui s'éteint dans la brume du soir.
Dieuze, 2 octobre 1858
in Sonnets et poèmes - 1861