Jules LAFORGUE
poète français
Montevideo 16 août 1860 - Paris 20 août 1887
__________
Nuage
Oh, laisse-moi tranquille, dans mon destin,
Avec tes comparaisons illégitimes !
Un examen plus serré ferait estime
Du moindre agent,... - toi, tu y perds ton latin.
Preuves s'entendant comme larrons en foire,
Clins d'yeux bleus pas plus sûrs que l'afflux de sang
Qui les envoya voir : me voilà passant
Pour un beau masque d'une inconstance noire.
Ah ! que nous sommes donc deux pauvres bourreaux
Exploités ! et sens-tu pas que ce manège
Mènera ses exploits tant que le... Que sais-je
N'aura pas rentré l'Infini au fourreau ?
Là ; faisons la paix, ô Sourcils ! Prends ta mante ;
Sans regrets apprêtés, ni scénarios vieux,
Allons baiser la brise essuyant nos yeux ;
La brise,... elle sent ce soir un peu la menthe.
in Premiers poèmes – publications posthumes - 1903